Go to the English version

LE MYSTERE DU DAGUERREOTYPE BLEU

Accueil
Techniques


Daguerréotype bleu 1
(Avec l'aimable autorisation de Paul I.Johnston)


Daguerréotype bleu 2
(Avec l'aimable autorisation de Paul I.Johnston)

 

Cela sonne comme un titre de roman policier, mais il n'en est rien !

Le mystère dont il est question ici est celui de ces daguerréotypes dont l'image, parfaite au demeurant, possède une forte dominante bleue.

La caractéristique première de la plupart des daguerréotypes est une très grande netteté. Celle-ci permet de distinguer des détails incroyables, même après plus de 150 ans d'existence. Aussi, une telle saturation de bleu en lieu et place des niveaux de gris habituels dans un daguerréotype, est tout à fait étrange.

Différentes hypothèses ont été évoquées afin de tenter d'expliquer cette curieux et inhabituel rendu d'image:

bullet

La première repose sur une possible oxydation de la plaque. En effet, comme n'importe quelle pièce d'argent la plaque d'un daguerréotype se ternie lorsqu'elle est exposée aux pollutions atmosphériques. Ce type de détérioration résulte d'un dépôt de sulfure et l'oxyde d'argent qui vient recouvrir l'image d'un voile coloré. Celui-ci peut être jaune, rouge ou bleu selon son épaisseur. Généralement, cette détérioration est progressive; elle démarre du milieu de la plaque pour s'étendre vers ses extrémités.

S'agissant des daguerréotypes bleus, cette hypothèse n'est pas recevable car ceux-ci sont dans cet état depuis toujours. Il est en effet possible de trouver des daguerréotypes bleus pour lesquels le photographes a du tinter en blanc certaines parties des vêtements afin de les faire ressortir.
 

bullet

L'autre hypothèse également mise en avant est la possibilité d'un chauffage trop important de la plaque durant l'opération de fixage à l'or.

La encore cette hypothèse n'est pas crédible. Il existe en effet des daguerréotypes bleus qui n'ont pas bénéficiés d'un virage à l'or. Qui plus est, un chauffage même trop important n'aurait pas été homogène sur toute la surface de la plaque et en conséquence, la couleur bleue ne serait pas uniformément répartie sur celle-ci comme c'est le cas.

En fait, l'origine de ce phénomène vient tout simplement d'une exposition trop longue de la plaque à la lumière (surexposition) lors de la prise de vue. En argentique, on dirait que les "blancs sont grillés".

L'image sur la droite donne le symptôme de ce phénomène. La zone qui devrait apparaitre blanche est irisée, comme si le métal de la plaque était visible.

Aujourd'hui, un e-photographe se contenterait d'effacer le fichier d'une image surexposée, mais dans les années 1840, faire un portrait était un opération peu courante, longue à réaliser et coûteuse. Dans ces conditions, les clients préféraient conserver ces portraits bleus - même imparfaits - pour la postérité.

Nombre de visiteurs
  Number of visitors