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MACKENSTEIN - Stereo Jumelle (c.1893)

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Stéréoscopes
 

Les établissements Henri Mackenstein furent fondés en 1872 et s’installèrent au 15 de la rue des Carmes à Paris.

Au départ, il ne s’agit que d’une petite manufacture d’ébénisterie et de mécanique de précision pour appareils photographiques.

Cette époque est propice aux inventions et des entreprises comme H.Mackenstein réalisent toutes sortes de machines conçues par des inventeurs passionnés. C’est ainsi qu’en 1888 sort des ateliers H.Mackenstein la toute première caméra mono-objectif, parfaitement fonctionnelle, pouvant filmer jusqu’à une cadence d’environ vingt images par seconde. Elle est le fruit des travaux d’Augustin Leprince, inventeur génial à qui l’histoire refusera la paternité de l’invention du cinéma.
Et pourtant… ce n’est qu’en 1895, soit 7 ans plus tard, que les frères Lumière passèrent à la postérité en organisant leur fameuse représentation cinématographique. 

H. Mackenstein semble avoir développé sa propre gamme d’appareils photographiques (chambres, foldings, Jumelle, etc...) qui furent fabriqués jusqu’en 1914.


Stereo Jumelle c.1893
(Objectifs C.P Goerz Berlin - Doppel anastigmat D.R.P serie III/o - f:120 mm)

Par sa taille et son poids, le Stereo Jumelle est un appareil stéréoscopique qui en impose ! La fabrication est très soignée et transpire la robustesse.

Curieusement, et bien qu'il s'agisse sans équivoque possible d'un Stereo Jumelle, la platine de l'appareil présenté ici porte la mention "Jumelle Photographique" (autre appareil fabriqué par H.Mackenstein mais quant à lui non stéréoscopique).

Ce Stereo Jumelle est doté de deux objectifs C.P Goerz Berlin Doppel - Anastigmat D.R.P serie III/o, d'une focale de 120 mm. Les diaphragmes de ces deux objectifs sont reliés par un bras de couplage qui synchronise l'ouverture voulue. Les obturateurs, couplés eux aussi, autorisent plusieurs vitesses (non calibrées).

Cet appareil stéréoscopique peut être transformé en appareil mono vue. Pour cela il faut libérer un verrou sur le côté gauche de la platine objectifs et translater celle-ci vers la gauche. Dès lors, l'objectif de droite se retrouve positionné au centre du boîtier, la base de l'objectif de gauche se trouvant elle, occultée.
La mise au point est réalisée par déplacement de la platine objectifs suivant un plan perpendiculaire à l'axe de prise de vue. Ce déplacement de la platine est commandé à partir d'un bouton moleté situé sur le côté droit de l'appareil.

Le viseur à cadrant repliable peut être déplacé entre les entraxes des deux vues stéréoscopiques. Pour couronner le tout, le dessus de l'appareil est doté d'un petit niveau à bulle. 

Côté support photographique, le Stereo Jumelle dispose d'un très astucieux magasin contenant un empilage de 11 plaques photographiques d'un format 9 x 18 cm. Après chaque prise de vue, on tire sur la poignée du magasin. La plaque qui vient d'être exposée tombe au fond de celui-ci et lorsque l'on referme le tiroir, elle vient se ranger en bas de la pile.

J’ai acquis cet appareil durant l’été 2008, dans une brocante. Je l’ai littéralement arraché des mains d’un touriste en short et marcel qui demandait au vendeur « Quel type de film dois-je utiliser avec cet appareil ? ». Je tremble encore à l’idée de ce qu’il aurait pu faire subir à ce pauvre appareil !

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